Il fait déjà nuit quand nous roulions route de Setif en direction du centre ville :
Constantine !
Accueil des amis de Constantine
Maintenant que nous sommes « libérés » de l’aéroport, chacun scrute les moindres détails à travers les vitres des voitures. Au gré des dépassements, je peux voir la tête des uns et des autres qui ne nous voient même pas, tellement l’importance est ailleurs !
Inutile de vous dire qu’ils ne reconnaissaient pas grand-chose, tant qu’ils ne sont pas arrivés aux alentours de l’hôtel. Les choses ont tellement changées, l’échelle est autre depuis 43 ans (d’après Jean-Michel).
Notre ami Lokman nous attendait à l’hôtel avec orange, datte, et fleurs pour les dames. Toute la délicatesse constantinoise !
La proposition de manger des brochettes à St Jean a remporté un très vif succès et il n’y avait qu’à voir aussi les yeux du patron de la gargote pour mesurer son plaisir à nous recevoir !
Ça y été, nos amis étaient bien là, chez eux. Ils étaient de suite dans le bain. Ça n’était que le début d’une belle et émouvant histoire.
La nuit a été assez inégale, selon les individus car il y avait le paramètre muezzine à intégrer aux alentours des 3 heures, 4 heures du matin. Dur, dur quand on ne s’y attend pas !
Qui était dehors très tôt le matin pour aller acheter les ftairs ? Un enfant du quartier, enfin presque, qui en a profité pour rêver quelques instant tout seul : Charly dit Salamalek. Mais il va vous en parler c’est trop beau…
Entrée de l’hôtel
Réception à l’hôtel
Pour moi, c’est seulement arrivé près de la place de la Pyramide que je reconnaissais le haut de la rue R. de Fleury qui est maintenant la rue Abane Ramdale, bordée sur la droite par les fameuses Arcades.
J’ai été surpris de l’éclairage incandescent de cette rue.
Les taxis nous déposent devant l’entrée de l’hôtel des Princes.
Accueil ici aussi, très courtois et convivial.
Ensuite tout ce petit monde, après s’être fait un brin de toilette rapide, se prépare pour aller dîner.
C’est Jean-Michel qui nous conduit dans une gargote, déguster les traditionnelles brochettes-merguez dont seuls les constantinois ont leur secret. Accompagné de salades composées à base de tomates, poivrons cuits et bien relevés ! Humm !
L’ambiance était au beau fixe et l’appétit allait bon train. Il commençait à se faire tard et nous rejoignons nos chambres respectives.
La pièce était confortable, la vue de ma fenêtre superbe donnant sur le pont Sidi Rached. Je la partageais avec mon ami Pierre Cadeo et je lui faisais remarquer que nous « étions 2 pierres sur un rocher ».
Cette 1ère nuit là, je n’ai pas fermé l’œil.
Une armoire à glace était près de mon lit et ressemblait à celle de mes parents, à partir de là tout se bousculait dans ma tête, mais à quoi bon recasser le passé, pour moi l’important c’était de me trouver là.
Comme plusieurs d’entre nous, je fus surpris plus tard, de découvrir une ville plus petite que je l’imaginais ! Avais-je idéalisé à ce point là ou est-ce le fait que j’étais encore un gamin et que tout me semblais grand et inadmissible. C’est certain.
Constantine, si je suis revenu, c’est parce que je t’aime, comme un amant qui retrouve son amour après tant d’infidélités…
Je lui ais pardonné car je l’aime.